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L'absence d'une chose
ne fait jamais souffrir
que parce qu'on ne l'a plus.
Je ne t'ai pas perdu:
Pour qu'on perde une chose
il faudrait l'avoir eue
De toi je n'ai rien vu
tu ne m'as rien donné
qu'un peu de l'amitié
offerte à l'inconnue.
Toi qui n'a pas voulu
me charmer par les mots
que tu écrivis seul
- et sans doute trop tôt
dis-moi où sont ces madrigaux
que personne n'a lus ?
Brûlés au feu de ta déroute
ou noyés dans l'alcool
de tes chagrins, sans doute..
-Si tu savais comme je redoute
l'effet que sur toi a le vin!
Je ne t'ai pas perdu.
Mes bras n'ont pas tenu
ta taille ni tes reins;
De toi je ne sais rien,
seulement ce que j'ai lu…
Est-ce mal? Est-ce bien?
De toi je peux encore
Rêver et faire mien
Un espoir pour demain ;
Et nous pouvons parler
ou nous pouvons nous taire
Chacun dans notre coin.
Je te connais trop bien
Toi que je n'ai pas vu ;
Je t'attends et je ne compte plus.
Car c'est là le plus beau, entends-tu ?
Je ne t'ai pas perdu.
__________________
©Deirdre 19 septembre 2005
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J'aurais voulu te rencontrer, mon mal-aimé.
J'aurais voulu t'entendre rire et te charmer.
Quand je t'ai découvert au long de tes cahiers
j'ai appris à t'aimer, s'il est vrai-et c'est vrai!
qu'on aime ce qu'on connait. Tu glissais quelquefois
une petite phrase, pirouette à mon cœur ;
Comme une midinette, j'attendais ton message
pour marquer la mesure: syncope, c'est ce temps
qui compte pour du beurre et qui fait tout swinguer.
J'aurais voulu te rencontrer, mon mal-aimé.
J'aurais voulu te voir sourire et t'embrasser.
Tu as ouvert la porte de mon univers,
Désireux de parler, avide de connaître
la vie derrière les mots, comme filaient les lettres…
Le monde, tout rempli de pensées pour cet autre
en devenait plus grand, plus beau, à nouveau mien.
Nos pavés dans la mare au cœur de ce jardin
n'éclaboussaient, au vrai, que nos humeurs lassées…
J'aurais voulu te rencontrer, mon mal-aimé.
J'aurais voulu te rassurer et te garder.
Nous avons joué un temps, multipliant les signes,
Crypté d'habiles vers qui mieux que nous disaient
cette tendresse obscure impossible à donner.
A l'aune de mon cœur, tu marques la mesure
d'un ciel tout piqueté d'étoiles messagères
d'un bonheur si entier et pourtant si humain
qu'il me suit en pensée comme un rêve lointain.
J'aurais voulu te rencontrer, mon bien-aimé.
J'aurais voulu t'aimer et te garder.
©Deirdre 26 novembre 2005
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Parle moi de tendresse
- les mots sont des caresses,
de mains qui n'osent pas
et de ton coeur qui bat..
Parle moi de douceur
et de fragilité
pour que sur ton épaule
je vienne me nicher
Laisse faire la tension
les désirs, les non-dits
amener la passion
laisse faire la vie. Puis..
Dédie moi ce regard
qui met le feu aux poudres
Sois fier, amuse toi
de mes lèvres qui tremblent
Fais durer ce moment,
même si tu fais semblant,
montre-toi sûr de toi
j'aime le tigre en toi..
Quand le moment sera venu,
lorsque tu le jugeras bon
que sous mes cils, sous-entendu,
tu auras lu mon abandon,
attrape moi,
dis moi Viens là
je n'en peux plus
je veux mourir sur ton corps nu..
Deirdre 26/06/2005
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Mon Ami,
Je cède encore une fois à l’envie de vous écrire, si futile soit-elle, et si improbable l’idée que ces quelques mots vous atteignent, dans ce lointain Ailleurs ou vous vivez.Est-ce l’été qui, avec la lourde chaleur de ces derniers jours, m’a donné comme une envie de bouteilles à la mer ? Je ne sais. Je ne suis pas de ces enfiévrées romantiques qui passent le temps à se languir ou soupirer.
Cependant, en dépit – ou peut-être à cause de cet éloignement où vous êtes, mes pensées reviennent vers vous bien régulièrement. C’est que, ne sachant rien de votre vie loin de moi, je m’interroge.
L’inconnu recèle l’attrait certain du mystère tout autant qu’il effraie. Ce double mouvement d’attraction et de répulsion mêlées, n’est-ce pas ce qui nous lie aux choses et gens de notre vie ? ...Mais je digresse, comme toujours.
Ce soir le souvenir d’un vers tout simple, décasyllabe parfait, ingénu, me fait inexplicablement penser à vous. Simples mots tout de douceur féminine pourtant : « Le jour est la main gauche de la nuit… » ..
Que ne feriez vous pas avec de telles prémisses, vous qui fûtes toujours meilleur poète que je serai jamais ?Vos vers, au vrai, me manquent.
Sans nouvelles de vous, je m’inquiète de votre vie dans vos contrées océanes.
Vous demeurez près de la mer ; Cela, du moins, je le sais. Je peux donc vous imaginer dans le soir qui descend, silhouette imprécise –que vous ne manqueriez pas de qualifier de dérisoire- découpée devant l’immensité grise et sauvage, battue comme le sont les rocs par les vents indomptés.
« Homme libre, toujours tu chériras la mer… » Qu’avez-vous fait, mon ami, de votre liberté ?Vous qui ne m’apparaissez plus que comme une silhouette en contre-jour de mes ciels imaginaires, à quoi ressemble désormais votre vie ?...
Je vous aimerais heureux, tranquille, serein. Je crains de vous savoir, en réalité, misérable et honteux. S’il est vrai que l’homme peut le pire comme le meilleur, vous n’avez eu que trop tendance à noircir le tableau, en ce qui vous concerne. Dans ma philosophie toute simple, le bonheur n’est au fonds qu’un état d’esprit. Vous m’avez répété à l’envie ne pas vous sentir taillé pour le vivre, je vous ai répété tout autant que cela aussi était un point de vue,...Je prie pour que vous ayez trouvé les ressources qui sont, j’en suis persuadée, au fond de vous.
Si vous avez encore quelque amitié pour moi, faites-moi savoir ce qu’il en est de vous.
J’irai mon chemin, ainsi, l’âme allégée.
Votre, fidèlement,
M…
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