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MISE EN CROIX
Je chemine, pensif, sur nos chemins de ronde.
Mes lèvres étaient un feu allumant le tonnerre
sur ta peau qui fleurait le parfum des bruyères..
..J'aurais plongé en toi sans fin, ma si profonde..
La nature est prodigue, elle ne gaspille rien
Pourquoi brûle toujours, assoupi, dans mes reins,
Ce puissant feu de forge qui jamais ne s'éteind
Prompt à se ranimer, qui ne consume rien?
Tes reins me disent "viens" quand ta bouche dit "non"
Tu trembles tu gémis tu invoques mon nom
et sur ton ventre rond où je croche mes doigts
La sueur fait briller ta peau, lait, miel et soie.
Dans le silence chaud, ouaté où je sommeille,
J'imagine des mains possessives, exigeantes,
et un regard brillant. Ah, mais l'enfer de Dante
à côté de ma fougue n'est rien et tu le sais
lorsque repue enfin, alanguie, pantelante,
j'échoue mon corps brûlant contre le tien, vidé.
Je t'ai vaincue Lilith, j'en meurs à chaque fois;
Je m'éloigne et pourtant je n'aimerais rien tant
Que de te revenir, te prendre dans mes bras,
et mourir de plaisir sur ton corps mis en croix.
Deirdre 16/05/2006